Depuis le début des années 2000, et de façon de plus en plus systématique avec le déclenchement, en 2011, de la guerre en Syrie, l’Union européenne se barricade, sous l’égide de Frontex, son agence de protection des frontières. En parallèle, elle délègue à des tiers la gestion de sa politique migratoire, les pays de transit constituant un maillon essentiel dans cette stratégie, notamment la Turquie, avec laquelle elle a conclu en 2016 un accord assorti d’une aide financière importante. Tournant ainsi le dos à l’esprit, et parfois à la lettre, du droit international sur les réfugiés, les Européens font pression sur des pays comme le Niger ou la Serbie pour qu’ils retiennent les migrants sur leurs territoires. Mais en accordant un tel prix politique à empêcher l’arrivée de migrants, l’Europe prend un risque : celui de s’exposer au chantage.
Mardi 31 octobre 2023, 22h30
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