Le Conseil économique, social et environnemental a adopté le mardi 8 octobre son avis « La protection de l’enfance est en danger : les préconisations du CESE”.
Les chiffres résument à eux seuls l’urgence à agir pour la protection de l’enfance :
En France :
◊ 344 682 mineurs ou jeunes majeurs sont pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) toutes prestations et mesures confondues, en augmentation de 18 % depuis 2011 selon l’ONPE
◊ 2 000 enfants étaient dans la rue en aout 2024 selon l’UNICEF dont près de 500 avaient moins de 3 ans
◊ plus de 70 % des juges pour enfants disent avoir déjà renoncé à prendre des décisions de placement d’enfants en danger faute de solutions.
Catégorie : Protection de l’enfance
Crise de la protection de l’enfance : 14 mesures urgentes
La protection de l’enfance traverse une crise majeure et les réformes tardent à venir. Au lendemain de nouvelles élections législatives, qui bouleversent le paysage politique français, les responsables ministériels et leurs équipes se succèdent. Avec des conséquences majeures : des risques importants d’atteinte aux droits des enfants, des mois de perdus pour faire avancer la cause des enfants les plus vulnérables, des consultations et des projets de feuilles de route qui restent dans les cartons…
Face à cette incertitude, la CNAPE (Convention Nationale des Associations de Protection de l’Enfant) publie 14 mesures concrètes, directes, d’application immédiate, qui pourraient être prises sans relancer un énième cycle de concertation des acteurs.
En savoir plus sur la CNAPE
La liste des 14 mesures (PDF)
Deux mille enfants à la rue en France : “Tous les soirs, au 115, on refoule des enfants”
Dans la nuit du 21 août, près de deux mille enfants ont dormi dehors en France. Un quart d’entre eux ont moins de 3 ans, selon un baromètre publié par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité. Un chiffre en nette augmentation.
Une enfance sans toit. Il est des chiffres qu’on préférerait ne pas connaître. Des réalités qui sont plus douloureuses qu’on ne voulait bien l’imaginer. Selon le 5ᵉ baromètre « Enfants à la rue », publié ce mercredi 30 août par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité, 1 990 enfants, dont 480 âgés de moins de 3 ans, étaient laissés sans solution d’hébergement la nuit du 21 au 22 août dernier. À la rue. Un chiffre établi dans toute la France grâce aux appels passés au Samu social cette nuit-là. Les associations déplorent « une augmentation de 20 % par rapport à l’année dernière », et la promesse de ne « plus avoir aucun enfant à la rue » – exprimée en novembre 2022 par Olivier Klein, alors ministre délégué au Logement – « toujours non tenue », ou du moins « pas durablement ».
Des chiffres inquiétants, et qui pourtant ne sont que parcellaires. De nombreuses familles n’ont « pas ou plus » recours au 115, d’autres vivent dans des squats ou des bidonvilles et les hébergements d’urgence – qui n’ont d’urgence que le nom tant ils sont souvent tristement pérennes – sont la plupart du temps des chambres d’hôtels, où la vie de famille est impossible. Autant de situations contraires aux droits fondamentaux des enfants, nous explique Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre.
Lire la suite de l’article de Télérama (PDF)
Voir aussi l’article de France-Inter
CIMADE : 29 propositions pour une véritable protection des jeunes en danger
La protection de l’enfance est de la responsabilité des conseils départementaux en charge donc d’assurer la protection, le suivi et l’accompagnement de ces enfants isolés.
La Cimade fait pourtant un constat terrifiant : de nombreux enfants isolé·e·s ne sont pas protégé·e·s : certain·e·s dorment dehors, d’autres subissent des évaluations peu protectrices de leurs besoins et souvent à charge, et quand ils et elles sont confié·e·s à l’aide sociale à l’enfance, leur accompagnement est parfois défaillant. A 18 ans, ils et elles se retrouvent souvent mis à la porte, souvent avec une obligation de quitter le territoire.
Cette situation dramatique ne peut plus durer. La Cimade formule des propositions pour permettre une autre politique, en imaginant des mesures concrètes et efficaces pour permettre à chacun de ces enfants étrangers en danger d’être protégé·e·s dans un cadre adapté à leurs besoins.
Plus d’infos (PDF)