En Italie du Sud, la tomate a un prix : l’exploitation des travailleurs migrants

Exploitation, habitat indigne, insécurité administrative, emprise de la mafia, c’est le quotidien des travailleurs agricoles africains qui ramassent les fruits et légumes en Italie et notamment la tomate dans la région de Basilicate, au sud du pays.
Aux conditions d’accueil qui attentent à leur dignité humaine, les travailleurs agricoles sont souvent soumis au caporalato, ce système mafieux d’intermédiation entre l’agriculteur et le travailleur agricole. Outre de mettre les parties en relation, le “caporal” fournit également le transport du travailleur jusqu’au champ, sa nourriture et fait parfois fonction de gestionnaire ghetto au sein desquels se développent diverses activités criminelles comme la prostitution ou le trafic de drogue.
La tomate, c’est une histoire où tout le monde exploite celui qui est en dessous de soi dans la filière : le travailleur agricole par l’agriculteur, l’agriculteur par l’industrie de transformation, l’industrie de transformation par la grande distribution désormais entre les mains de fonds d’investissement.

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