« Nous, associations engagées au quotidien dans la défense des droits des mineurs isolés étrangers et jeunes majeurs, appelons le gouvernement à garantir un accueil et une protection adaptés à tous les enfants en danger, y compris lorsqu’ils sont étrangers. Un an après la promulgation de la loi relative à la protection des enfants dite « Loi Taquet », nous constatons que les droits de milliers d’enfants présents sur le territoire français ne sont toujours pas pleinement respectés. […] »
Près de soixante député·e·s Nupes, parmi lesquel·le·s Danièle Obono, Louis Boyard, Mathilde Panot, Sandra Regol, Sandrine Rousseau et Aurélien Taché, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la « carence des institutions » à l’égard des mineur·e·s étranger·ère·s isolé·e·s, abandonné·e·s à la rue. Ils·elles demandent notamment que la « présomption de minorité » soit inscrite explicitement dans la loi.
Dans une tribune collective, plus de 440 élu·e·s locaux·ales interpellent l’État sur la question des jeunes migrant·e·s. Un trop grand nombre d’entre elles·eux, qui ont fait l’effort de s’intégrer grâce au soutien des institutions et de collectifs, se voient refuser un titre un séjour. Ici, un apprenti migrant soutenu par un boulanger en grève de la faim pour appuyer sa demande de titre de séjour. Là, un jeune poète migrant menacé d’expulsion accompagné par un collectif de soutien citoyen. Là encore, douze élèves d’un même lycée professionnel pour lesquels un collectif de « Patrons solidaires » et d’enseignant·e·s s’est mobilisé… Les exemples sont multiples de ces jeunes, soutenu·e·s par des institutions et collectifs, qui se voient délivrer, par l’État, une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) à leur majorité. Ces jeunes, femmes et hommes, sont arrivé·e·s en France comme mineur·e·s non accompagné·e·s. Certain·e·s ont été reconnu·e·s mineur·e·s et sont pris·es en charge par l’Aide sociale à l’enfance dans la construction d’un parcours de vie, dans leur scolarisation et leur formation professionnelle grâce, notamment, à des dispositifs spécifiques pour élèves allophones.
Dans une tribune au « Monde », les présidents de Médecins du monde et de Médecins sans frontières dénoncent la situation de « non-accueil » subie par les mineurs non accompagnés, qui transforme la protection de l’enfance en instrument de politique migratoire.
La vision républicaine française fondée sur l’universalisme et associant une large ouverture à la diversité avec une forte exigence d’intégration citoyenne est aujourd’hui en crise, analyse le sociologue Philippe d’Iribarne, dans une tribune au « Monde ». L’immigration s’installe au cœur des fractures qui marquent la société française. Ceux qui s’opposent à son sujet semblent n’avoir même plus de terrain commun qui leur permettrait de se parler. Pourquoi cette radicalisation alors que l’immigration est fort ancienne ? C’est que l’évolution de la société a remis en cause le compromis tacite qui a longtemps régi la rencontre entre une vision politique de la nation et la vie du corps social.