Catégorie : Migrant·e·s
Les migrantes victimes de violences sexuelles : l’enfer continue…
Fuir des violences sexuelles, et les subir de nouveau sur sa terre d’accueil. Cette récurrence des exactions subies par les femmes migrantes, le docteur Jérémy KHOUANI, médecin généraliste l’a constatée au fil de ses consultations dans une maison de santé à Marseille.
Une étude publiée par la revue The Lancet confirme en chiffres ce que voient les médecins dans leurs cabinets : une surexposition spectaculaire des femmes migrantes aux violences sexuelles sur le sol français.
Ces femmes sont particulièrement vulnérables. Et si elles le sont, c’est notamment parce qu’elles ont dû fuir leur pays, qu’elles ne parlent pas français, qu’elles sont en proie à une instabilité administrative, et très isolées. Si l’absence de logement stable aggrave la vulnérabilité, une victime sur trois -dans l’étude marseillaise- était au moment de son agression hébergée dans le dispositif national d’accueil – qui ne constitue donc pas une protection.
Les damnées de la mer – Femmes et frontières en Méditerranée, Camille Schmoll, Éditions de la découverte, 20€ (version numérique 14,99€)
Incidence of sexual violence among recently arrived asylum-seeking women in France (ici)
Lire aussi (France 3)
Avignon : la Maison de Rosmerta officiellement installée avenue de la Trillade
L’association de solidarité avec les migrants a inauguré ses nouveaux locaux qu’elle possède entièrement et ouvre une nouvelle page de son histoire.
Rosmerta rue du Pasteur, c’est fini ! Depuis le 31 octobre, l’association d’accueil de mineurs isolés et familles en exil dispose de son propre lieu appelé « La Maison de Rosmerta », située avenue de la Trillade dans Avignon extra muros.
« Après près de 5 ans de réquisition citoyenne, après deux mois d’intenses travaux, de rangement, de tri, de nettoyage, ce mardi tous les habitants et habitantes de Rosmerta ont passé leur première nuit dans leur nouvelle maison ! », s’est réjouie l’association dans un post Facebook, remerciant tous les bénévoles et personnes impliquées dans ce renouveau.
Cédric HERROU, le révolté de la vallée
Après cinq années de poursuites judiciaires pour « délit de solidarité », un éleveur de poules, Cédric Herrou fait reconnaitre dans la Constitution le « principe de fraternité ». Depuis, il a changé son monde, il s’est dépossédé de sa terre pour en faire une terre commune et fonder, avec Marion Gachet, la communauté Emmaüs Roya (première communauté Emmaüs agricole du monde) qui ouvre la possibilité d’offrir un cadre de vie à des personnes précaires en toute situation, même « irrégulière ».
C’est une réponse à tous ceux qui préfèrent construire des murs plutôt que des ponts. Une histoire à échelle locale et universelle par ses dimensions humaines, sociales, politiques et écologiques.
Une aventure joyeuse et palpitante au rythme de l’impressionnante capacité de résilience des personnages qui la font vivre par leur puissance de travail, leur sens de la débrouille, leur volonté inébranlable, leur courage inventif… Des personnages perpétuellement régénérés par une analyse de la société à partir de leur situation, pleine d’intelligence, de lucidité, d’ironie, de drôlerie aussi, sur une région, un pays, un continent, un monde et une époque.
Regarder “Autrement” (en libre accès du 03/11 au 05/12/23)
Le viol, passage presque inévitable de la migration : à Marseille, huit femmes témoignent
Lundi 18 septembre, la revue scientifique internationale « The Lancet » publie une enquête de santé publique inédite menée sur 273 demandeuses d’asile à Marseille, corrélant la migration et la violence sexuelle dont elles sont victimes. « Le Monde » a recueilli les histoires de huit femmes qui ont participé à l’étude.
Au milieu de la conversation, Aissata tressaille. Adama, elle, manque plusieurs fois de faire tomber son bébé de 2 mois, gros poupon emmailloté dans un body blanc, qu’elle allaite le regard absent. Les yeux de Perry se brouillent : elle a vu trop de violence. Ceux de Fanta sont devenus vitreux : elle est là, mais plus vraiment là. Grace regrette sa sécheresse oculaire, elle aimerait tant pleurer et hurler, peut-être la croirait-on et l’aiderait-on davantage, mais elle ne sait pas où ses larmes sont parties. Nadia sourit en montrant les cicatrices des brûlures de cigarettes qui constellent sa poitrine, comme pour s’excuser de cette vie qui l’a fait s’échouer ici. Stella porte ses lunettes de soleil à l’intérieur, et explose de rire en racontant qu’elle a été vendue quatre fois.
Tous ces détails, ces marques de la barbarie inscrite dans le corps des femmes migrantes, le docteur Jérémy Khouani les observe depuis ses études de médecine. Généraliste dans une maison de santé du 3e arrondissement de Marseille – avec 55 % de ses habitants au-dessous du seuil de pauvreté, c’est l’un des endroits les plus pauvres de France –, il soigne les bobos, les angines et les gastros, mais voit surtout le traumatisme surgir face aux mots « excision », « Libye », « traite » ou « viol ».
Lire l’article (PDF)
Briançon : devant l’afflux de migrant.e.s, le centre d’accueil « les Terrasses solidaires » contraint de fermer ses portes
Le Conseil d’Administration des Terrasses Solidaires a décidé de fermer provisoirement les portes du bâtiment le 30 août 2023. L’activité d’hébergement d’urgence de Refuges Solidaires est réalisée sous tente sur un terrain prêté temporairement par la Paroisse de Briançon (Hautes-Alpes).
Avec 315 personnes recensées le 28 août dans le bâtiment homologué pour 81 places et pensé pour 65 couchages, les conditions de sécurité et de dignité ne pouvaient plus être maintenues. Devant l’arrivée croissante de personnes exilées qui traversent la montagne depuis l’Italie, le tiers-lieu des Terrasses Solidaires décide de suspendre l’accueil de public dans ses locaux du 34 route de Grenoble à Briançon.