(article de mars 2019, réactualisé en 2021)
À quoi faut-il s’attendre lorsqu’on est un·e mineur·e étranger·ère isolé·e arrivant en France ? Comment entamer une procédure de prise en charge, être accompagné·e, logé·e ?
Environ 17 000 mineur·e·s isolé·e·s sont pris·e·s en charge par la France chaque année. InfoMigrants fait le point sur la procédure à suivre pour faire reconnaître sa minorité sur le sol français.
Catégorie : Mineur·e·s non accompagné·e·s
Dans l’Yonne, un lieu d’accueil et d’apprentissages pour les MNA
Dans le petit village de Saint-Sérotin, dans le département de l’Yonne, le lieu de vie de l’association Pollen existe depuis 2006. Il accueille des mineur·e·s non accompagné·e·s (MNA) et leur enseigne le français.
Chaque lieu de vie est destiné à un public en particulier. Celui-ci est destiné exclusivement à des jeunes étranger·ère·s, non accompagné·e·s, et qui ne parlent pas ou très peu le français. Or c’est toute l’urgence de leur situation, comme l’explique François Conan, le fondateur de ce lieu de vie : “Un jeune qui arrive après 16 ans doit prouver avant ses 18 ans qu’il a intégré une formation qualifiante depuis au moins six mois. Mais quand certains ne parlent pas du tout la langue, c’est très court.” Les jeunes entament donc un apprentissage accéléré du français.
L’accompagnement des mineur·e·s non accompagné·e·s dits “mineur·e·s isolé·e·s étranger·ère·s” (ANESM, 2017)
L’Agence Nationale de l’Évaluation et de la qualité des établissements et Services sociaux et Médico-sociaux (ANESM) a publié ces recommandations de bonnes pratiques professionnelles à propos de la Protection de l’Enfance.
Ces recommandations sont notamment les références légales utiles pour l’évaluation des activités et de la qualité des prestations délivrées par les établissements et services.
Elles constituent de repères propres à guider les professionnel·le·s dans leurs pratiques face aux spécificités de l’accompagnement des mineur·e·s non accompagné·e·s. Chaque équipe et chaque structure les adapteront en fonction de leurs missions, de leurs moyens financiers, humains et techniques, des partenariats formalisés à leur disposition.
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Lyon : des habitants de la Croix-Rousse ouvrent un squat pour les mineur·e·s isolé·e·s
“La Métropole (de Lyon) abandonne des mineur·e·s isolé·e·s à la rue”.
C’est par ces mots qu’un collectif d’habitant·e·s du quartier de la Croix-Rousse, dans le 4e arrondissement de Lyon, a souhaité dénoncer une situation “qui n’a malheureusement plus rien d’exceptionnel”.
Pour venir en aide à certain·e·s migrant·e·s installé·e·s dans des tentes au niveau de la montée de la Grande Côte, ce collectif nommé “collège sans frontières” a décidé lundi dernier d’occuper des appartements “vides depuis des années”, appartenants aux HCL place Chardonnet.
“Le squat n’est pas une solution pour des mineur·e·s isolé·e·s mais face à l’inaction des pouvoirs publics, c’est la moins mauvaise que nous ayons trouvée”, précisent les militant·e·s.
Le rapport sénatorial sur les mineur·e·s non accompagné·e·s est publié
La commission des affaires sociales et la commission des lois ont conjointement adopté le rapport d’information sur les mineur·e·s non accompagné·e·s.
Hussein Bourgi, Laurent Burgoa, Xavier Iacovelli et Henri Leroy, rapporteurs de la mission d’information, appellent à structurer en une véritable politique nationale la prise en charge actuellement peu cohérente, coûteuse et porteuse de risques d’un public particulièrement vulnérable.
La présence sur le territoire national de nombreux jeunes étranger·ère·s se présentant comme mineur·e·s non accompagné·e·s (MNA) suscite des inquiétudes et des tensions entre collectivités publiques. Les rapporteurs ont choisi d’aborder la question sous trois angles : celui de la régulation des flux et de l’entrée dans le dispositif d’accueil de MNA ; celui des problématiques de sécurité posées par certains jeunes isolé·e·s, en évaluant le rôle éventuel de filières criminelles ; enfin, celui de la préparation de la sortie de la minorité des jeunes pris·es en charge au titre de la protection de l’enfance et de leur accompagnement vers l’autonomie.
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Rapport sur la santé mentale des mineur·e·s non accompagné·e·s
Dans le rapport « La santé mentale des mineurs non accompagnés – Effets des ruptures, de la violence et de l’exclusion » paru aujourd’hui, Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comede (Comité pour la santé des exilé·e·s) alertent sur les conséquences de l’exil et de la politique de non-accueil de la France sur la santé mentale d’un nombre important de mineur·e·s non accompagné·e·s (MNA) qui ne sont pas pris·es en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
En plus de majorer les pathologies psychiques préexistantes, les conditions de vie précaires des MNA favorisent l’apparition de nouveaux troubles. En effet, parmi les 395 patient·e·s des psychologues, 50% sont atteints de troubles réactionnels à la précarité et 37% de syndromes psychotraumatiques. Ces constats sont le fruit de plus de trois ans de pratique clinique auprès des MNA dans le centre d’accueil de jour situé à Pantin en Ile-de-France.
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Le rapport en PDF : ici