Plus d’une centaine d’avocats saisissent la justice contre un tract du Rassemblement national

Au moins cent dix avocats ont saisi vendredi 4 juin les procureurs de Nanterre, Versailles et Créteil – et s’apprêtent à le faire à Paris et à Bobigny – pour « incitation à la discrimination et à la haine », après un tract du Rassemblement national sur les mineurs isolés.
Les avocats, souvent spécialistes de ces mineurs isolés, ont bondi en lisant le tract. « On ne peut pas admettre que le débat politique se limite de façon démagogique à un discours de haine, proteste Me Emmanuel Daoud. Avec des chiffres qui sont un grand n’importe quoi, et au préjudice d’une population aussi vulnérable que le sont ces enfants. » Les avocats contestent que les mineurs étrangers pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) soient dans leur majorité des délinquants ou « majeurs à 60 % », les dizaines d’enfants errants dans les rues, particulièrement abîmés et polytoxicomanes, ne sont justement guère pris en charge par la protection de l’enfance. Les mineurs isolés représentent moins de 10 % des enfants pris en charge par l’ASE, pour un prix de journée qui va jusqu’à 23 euros, soit 8 395 euros par an – loin des 40 000 euros annoncés.

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CIMADE : 29 propositions pour une véritable protection des jeunes en danger

La protection de l’enfance est de la responsabilité des conseils départementaux en charge donc d’assurer la protection, le suivi et l’accompagnement de ces enfants isolés.
La Cimade fait pourtant un constat terrifiant : de nombreux enfants isolé·e·s ne sont pas protégé·e·s : certain·e·s dorment dehors, d’autres subissent des évaluations peu protectrices de leurs besoins et souvent à charge, et quand ils et elles sont confié·e·s à l’aide sociale à l’enfance, leur accompagnement est parfois défaillant. A 18 ans, ils et elles se retrouvent souvent mis à la porte, souvent avec une obligation de quitter le territoire.
Cette situation dramatique ne peut plus durer. La Cimade formule des propositions pour permettre une autre politique, en imaginant des mesures concrètes et efficaces pour permettre à chacun de ces enfants étrangers en danger d’être protégé·e·s dans un cadre adapté à leurs besoins.

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« Nous ne supportons plus les déclarations mensongères, voire délirantes, au sujet des mineurs isolés étrangers »

Trente-neuf avocates et avocats réagissent, dans une tribune au « Monde », aux propos tenus au sujet des mineurs isolés étrangers par le sénateur Henri Leroy (Les Républicains) dans une interview au « Figaro ». Ils dénoncent « des amalgames indignes et des stigmatisations honteuses ».
Dans une interview publiée le 25 mai par Le Figaro, le sénateur (LR) Henri Leroy, « préoccupé par l’insécurité et les coûts engendrés par les mineurs isolés », a annoncé la création d’une énième « mission d’information sur les mineurs non accompagnés (MNA) », devenus les boucs émissaires idéaux en cette période préélectorale. Il est facile de s’en prendre à ces jeunes qui ne votent pas, ne se plaignent jamais et qu’aucune mission d’information ne s’est donné la peine de rencontrer.

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Ados Sans Frontière de retour au Café d’Anaïs !

Après ces longs mois d’abstinence, nous avons le plaisir de reprendre nos permanences au Café d’Anaïs !
Lieu privilégié pour échanger entre marraines et parrains, mais aussi entre jeunes, toutes nos expériences, nos idées mais aussi parfois nos questionnements, ces moments de partages et de rencontres sont précieux, alors n’hésitez pas à venir nous voir

chaque 2e mardi du mois, de 16h à 19h
au Café d’Anaïs
15 rue Nationale, à Nîmes

Prochaine rencontre : mardi 8 juin

À bientôt !

Samedi 12 juin : marche des libertés contre les idées d’extrême droite

Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons un climat politique et social alarmant.
S’allier avec l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes au travail et dans la vie se propagent. Les attaques contre les libertés et les droits sociaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte politique, économique, social et sanitaire les injustices explosent et génèrent une forte misère sociale.
Plusieurs lois liberticides organisent une société autoritaire de surveillance et de contrôle qui empêcheraient d’informer sur des violences policières, déjà trop importantes. De plus, si certaines de ces lois stigmatisent une partie de la population en raison de sa religion, d’autres en ciblent en raison de leur activité militante.
Comme les signataires de l’appel pour les libertés et contre les idées mortifères de d’extrême droite (www.marchedeslibertes.fr), nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable.
Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous avons décidé collectivement d’organiser le samedi 12 juin une première grande journée nationale de manifestation et de mobilisations qui se déclinera localement.

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L’hôpital Robert-Debré veut « réparer » les mineurs isolés, des enfants livrés à eux-mêmes et aux dealers

Le nombre d’enfants isolés, souvent étrangers, ne cesse d’augmenter à Paris. Un centre pédiatrique développe une stratégie de suivi et d’aide pour « créer une alliance » et faire de ce lieu un espace de répit.
Il y a d’abord eu le premier. À l’été 2016. Un tout petit. Overdose. Et un deuxième, un troisième… Puis ils se sont mis à affluer par dizaines aux urgences de l’hôpital parisien Robert-Debré, le plus grand centre pédiatrique d’Ile-de-France. Des étrangers de moins de 18 ans, venus seuls en France et désignés par l’administration sous l’acronyme MNA, « mineur non accompagné », ramassés dans les quartiers alentour par des pompiers, inconscients ou blessés. Luigi Titomanlio, le responsable des urgences, se souvient de leur état à leur arrivée : « poly-intoxiqués », « comateux » et parfois « très agressifs ».

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