Catégorie : Podcast

La vie kafkaïenne de deux mineur·e·s isolé·e·s

Arrivé·e·s en France alors qu’elles·ils sont encore mineur·e·s, elles·ils racontent la façon ubuesque dont elles·ils ont été trimbalé·e·s de foyer en guichet et d’école en apprentissage.
En juin 2019, Mariama quitte la Côte d’Ivoire pour la France. Elle a alors 15 ans et est portée par son amour pour la littérature, son envie d’apprendre. La scolarisation qui lui avait été promise en France ne lui est finalement pas accessible. Elle doit alors se débrouiller seule pour s’en sortir. Mustapha quitte, lui, la Côte d’Ivoire à 17 ans. Son temps, il le passe entre les cours, rechercher un accès à la nourriture et dessiner. Deux parcours marqués par la solitude et l’insécurité, qui n’ont pourtant pas fait disparaître leurs rêves.

À écouter ici (31 min)

Écouter les femmes migrantes

En Europe, la moitié des migrants sont en réalité des migrantes. Pourtant, on ne les entend presque jamais. La journaliste Romane Frachon s’est penchée sur l’invisibilisation de ces survivantes qui fuient leur pays en quête de jours meilleurs.
Dans le premier épisode d’une série de six volets, elle tend le micro aux principales intéressées qui décrivent leurs parcours avec émotion, ainsi qu’à des universitaires, à l’instar de la sociologue Elsa Tyszler, qui dénonce l’intérêt qu’il peut y avoir à donner une image tronquée de la réalité : “On veut montrer des hommes quasi bestiaux et à l’air dangereux pour pouvoir justifier des politiques migratoires éminemment violentes.

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Les mineurs étrangers face à l’État et aux réseaux mafieux

Les mineurs étrangers sont avant tout des enfants, mais l’Etat français l’oublie trop souvent. Il se rend coupable de mauvais traitements en bafouant leurs droits, que ce soit en leur refusant une protection appropriée ou dans la réponse judiciaire faite à leurs actes de délinquance.
La France ne respecte toujours pas ses engagements internationaux puisqu’elle maintient enfermés des centaines d’enfants avec leurs parents sur son territoire. Pourtant, une circulaire de 2012 rend la rétention des mineurs illégale, et la France est, à plusieurs reprises, sanctionnée par la Cour européenne des droits de l’homme.

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Papiers et sans papiers en tous genres – (et en toutes lettres)

Le retour des frontières et de tous leurs effets, parfois mortels, a marqué l’époque avec ce qu’on a appelé la crise des « migrants » en 2015. On retrouvait l’importance de ces « papiers » dont la présence ou l’absence pouvaient conditionner la vie ou la survie. Et aussi masquer la vie et la parole de celles et ceux ainsi menacés. Et c’est encore le cas. Mais aujourd’hui cette expérience se multiplie, avec des papiers et passeports en tous genres, sanitaires, par exemple, à l’intérieur même d’espaces de « libre circulation » (comme l’Europe). Tout le monde désormais se sent cerné et concerné. Mais on entend aussi de plus en plus les voix de celles et de ceux qui ne se réduisent pas à être avec ou sans papiers. Entendre ces mots et ces voix c’est la seule façon de ne pas se réduire à des papiers. C’est la seule façon de s’en sortir.
(Camille Schmoll, auteure des Damnées de la mer : Femmes et frontières en Méditerranée (La Découverte,2020) qui a dirigé un récent numéro de la revue De Facto sur la circulation en Europe (n°26, mai 2021), et Claude Mouchard, auteur d’un grand poème au long cours et en plus d’une langue dont une partie s’intitule : Papiers ! )

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Ayyam Sureau, l’accueil comme philosophie de vie

La philosophe et auteure de littérature jeunesse Ayyam Sureau est une femme qui essaie de concilier la pensée à l’action. En 2008, après une dizaine d’années passées à l’Unesco, au département de sciences humaines et de philosophie, elle crée l’Association Pierre Claver avec son mari, l’avocat et écrivain François Sureau. Il s’agit d’une école gratuite unique en son genre, entièrement financée par des entreprises privées, où des réfugiés statutaires désireux de reconstruire leur vie en France peuvent transformer leur attente en temps d’apprentissage.

Toute cette semaine, 20 h

Les migrants de Ceuta, otages du cynisme politique

Des migrants en train d'essayer d'entrer dans l'esclave espagnole de Ceuta au Maroc, le 19 mai

La situation reste tendue autour de l’enclave espagnole de Ceuta, sur le sol marocain, où près de 8000 migrants ont afflué en début de semaine. Les migrants en général, et ces migrants là en particulier, sont instrumentalisés de façon cynique par les pouvoirs politiques: une monnaie d’échange.
Par la route, par la mer, par la plage. Ils sont arrivés à Ceuta de tous côtés, en 48h, entre lundi et mercredi. Subitement et illégalement. Pour nombre d’entre eux, ce sont des mineurs. Les autorités espagnoles, prises de court, ont réagi par la force : des renforts, des chars. Avec des affrontements à la clé la nuit dernière.

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