Catégorie : Podcast

Papiers et sans papiers en tous genres – (et en toutes lettres)

Le retour des frontières et de tous leurs effets, parfois mortels, a marqué l’époque avec ce qu’on a appelé la crise des « migrants » en 2015. On retrouvait l’importance de ces « papiers » dont la présence ou l’absence pouvaient conditionner la vie ou la survie. Et aussi masquer la vie et la parole de celles et ceux ainsi menacés. Et c’est encore le cas. Mais aujourd’hui cette expérience se multiplie, avec des papiers et passeports en tous genres, sanitaires, par exemple, à l’intérieur même d’espaces de « libre circulation » (comme l’Europe). Tout le monde désormais se sent cerné et concerné. Mais on entend aussi de plus en plus les voix de celles et de ceux qui ne se réduisent pas à être avec ou sans papiers. Entendre ces mots et ces voix c’est la seule façon de ne pas se réduire à des papiers. C’est la seule façon de s’en sortir.
(Camille Schmoll, auteure des Damnées de la mer : Femmes et frontières en Méditerranée (La Découverte,2020) qui a dirigé un récent numéro de la revue De Facto sur la circulation en Europe (n°26, mai 2021), et Claude Mouchard, auteur d’un grand poème au long cours et en plus d’une langue dont une partie s’intitule : Papiers ! )

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Ayyam Sureau, l’accueil comme philosophie de vie

La philosophe et auteure de littérature jeunesse Ayyam Sureau est une femme qui essaie de concilier la pensée à l’action. En 2008, après une dizaine d’années passées à l’Unesco, au département de sciences humaines et de philosophie, elle crée l’Association Pierre Claver avec son mari, l’avocat et écrivain François Sureau. Il s’agit d’une école gratuite unique en son genre, entièrement financée par des entreprises privées, où des réfugiés statutaires désireux de reconstruire leur vie en France peuvent transformer leur attente en temps d’apprentissage.

Toute cette semaine, 20 h

Les migrants de Ceuta, otages du cynisme politique

Des migrants en train d'essayer d'entrer dans l'esclave espagnole de Ceuta au Maroc, le 19 mai

La situation reste tendue autour de l’enclave espagnole de Ceuta, sur le sol marocain, où près de 8000 migrants ont afflué en début de semaine. Les migrants en général, et ces migrants là en particulier, sont instrumentalisés de façon cynique par les pouvoirs politiques: une monnaie d’échange.
Par la route, par la mer, par la plage. Ils sont arrivés à Ceuta de tous côtés, en 48h, entre lundi et mercredi. Subitement et illégalement. Pour nombre d’entre eux, ce sont des mineurs. Les autorités espagnoles, prises de court, ont réagi par la force : des renforts, des chars. Avec des affrontements à la clé la nuit dernière.

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Drames humains en Méditerranée : Roberto Saviano, l’écriture à la rescousse

Le journaliste italien vante la puissance du témoignage contre les fantasmes et les manipulations politiques à propos de ceux qui traversent

Témoigner, écrit Roberto Saviano, c’est « apporter avec son corps la preuve de ce qu’on affirme ».
En Mer, pas de taxis, du célèbre journaliste italien, est une ode au témoignage contre les fantasmes et les approximations. Saviano y répond à Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles, qui avait qualifié en 2017 de « taxis de la mer » les navires affrétés par des ONG pour des opérations de sauvetage en Méditerranée, leur reprochant d’encourager le phénomène migratoire.

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“La cohabitation solidaire” : nouveau maillon de la politique d’intégration ?

Depuis 2018, une dizaine d’associations en France sont habilitées par l’État afin de développer des “cohabitations solidaires”. En janvier 2021, 332 cohabitations étaient en place. Pour les réfugiés, ce petit maillon de la politique d’intégration est précieux au temps du covid.
Selon la Dihal, la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, en janvier 2021, 322 cohabitations solidaires étaient en cours. Un chiffre en légère baisse par rapport aux mois précédents du fait de la crise sanitaire. Ce dispositif regroupe deux types d’accueil : des réfugiés hébergés chez des “citoyens” de la société civile et des réfugiés en colocation. Depuis 2019, plus de 1 000 personnes ont pu bénéficier de ce programme via une dizaine d’associations habilitées par l’État.
La délégation interministérielle au logement reconnaît que cette modalité d’accueil est très positive pour les réfugiés.

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